Cinema Improbable

Synopsis : L'histoire semble assez légère dès le début, puisqu'on a deux vaisseaux extraterrestres qui entrent en collision et un morceau est éjecté vers notre chère planète en plein triangle des Bermudes, coulant un bateau au passage (ça peut arriver à n'importe qui). S'en suit une ellipse de 5 ans où l'on revient au même endroit avec cette fois-ci une station sous-marine de recherches scientifique comme théâtre d'opérations. Une brusque attaque de requins vient endommager le système d'alimentation (et d'oxygène évidemment) et cause la perte de deux plongeurs parfaitement innocents. Les secours sont alors envoyés (sous-marin, avion, on ne lésine pas sur les moyens) mais dès qu'une personne plonge, elle se fait dévorer en bonne et due forme par une bande de requins à l'évidence complètement givrés, qui organisent un massacre jusque dans les plages des Bermudes. Un requin finit par être capturé et on trouve dans son estomac une poignée de cristaux oranges, ce qui laisse supposer sans être Sherlock Holmes que ce sont ces cristaux, certainement issus du machin qui s'est écrasé, qui rendent fous les requins. Je préfère passer sous silence la séquence des journalistes qui veulent faire un reportage sur place et se font bêtement dévorer, surtout la scène où un requin mord la coque de leur bateau et tout explose ; au secours...

Le bidule extraterrestre va se révéler être une espèce d'IEM (Impulsion Électromagnétique pour les béotiens) qui déglingue tout le matériel électrique du sous-marin ; le perso principal finit d'ailleurs par en trouver un gros morceau et le ramener à la base sous-marine. C'est alors qu'un espion/serial killer fait soudainement son apparition pour récupérer le cristal au profit d'une agence ultrasecrète gouvernementale (le MI6GJ4XW85T un truc dans le genre) ; entre nous, il aurait pu demander gentiment car entre la station qui coule et les requins qui bouffent tout le monde, un cristal qui brille est probablement le cadet de leurs soucis... Mais non, il préfère zigouiller tout le monde et le film va alors se centrer sur une course-poursuite effrénée dans les couloirs de la station pendant que celle-ci explose de toutes parts.

Le film se termine enfin sur les aliens qui viennent tranquillement reprendre leur bidule qui fout la merde et repartent en sifflotant sous les yeux des survivants (qui sont encore en vie malgré l'oxygène qui s'est épuisé depuis une heure et la station qui vole en éclat). Une chose qu'on ne pourra pas nier, c'est que le scénario est plus compliqué que dans les autres films où on a juste un monstre qui mange tout le monde sans autre forme de procès ! Mais là ils sont peut-être allés un peu trop loin...

 

Réalisation : Danny Lerner est aux commandes ; il s'est déjà illustré en produisant des films comme Shark Attack 2 et 3, l'Attaque de la Pieuvre Géante, et en réalisant Shark in Venice (à titre anecdotique il est le frère de Avi Lerner, le créateur de la société de production Nu Image Films). Bref il sait faire une daube, et là il démontre encore l'étendue de son "talent". Ainsi que dans la plupart des films produits par Nu Images Films, l'utilisation de stock-shot (images empruntées à des documents d'archives) est massive, autant pour couvrir les scènes de bateaux que de requins qui attaquent ; hélas ce brave Danny devait être à court de monnaie car les stock-shot sont toujours les mêmes et reviennent en boucle, ce qui est particulièrement agaçant quand on voit la même attaque de requin 8 fois..

Les effets spéciaux sont affreux, les vaisseaux extraterrestres et les aliens du début ressemblent aux films de science-fiction des années 1980 (et encore ce serait un crime de comparer ça aux premiers opus de Star Wars !) Les explosions ne sont vraiment pas convaincantes, les plans de caméra sont brouillons et instables ; à chaque attaque de requin on ne comprend rien à ce qui se passe (sauf que le mec se fait bouffer la gueule, mais ça c'est évident) et les transitions entre les scènes sont brusques et sans aucun rapport. Enfin, de grosses incohérences spatio-temporelles et sonores viennent perturber le bon déroulement du film.

 

Bande-son : Nous avons affaire à des musiques beaucoup trop spectaculaires avec roulements de tambour et tout le tintouin, on a l'impression que c'est la fin du monde à chaque attaque, avec des musiques angoissantes surchargées de chœurs qui font vraiment penser à de l'opéra. Beaucoup trop dramatique et hors de propos, bref pas très film d'horreur...

 

Jeu des acteurs/Personnages : Au niveau du casting, nous avons Corin Nemec (qu'on retrouve dans Sand Sharks, apparemment il kiffe ce genre de daubes) ; le jeu d'acteur est moyen sans être exécrable. Pour les personnages, c'est principalement une bande de scientifiques avec quelques blondasses pour égayer le film ; ils prennent toujours autant de mauvaises décisions, comme faire 50 tentatives pour sortir de la station alors qu'ils se font grailler à chaque fois.

Ceux qui refusent de plonger se font traiter de trouillard, ce que je trouve un peu injuste parce que faire trempette avec une vingtaine de requins assoiffés de sang, c'est plus du suicide que du courage... En tout cas ils ne baissent pas les bras et continuent à se battre jusqu'au bout, il faut leur rendre au moins ça.

 

Conclusion : Le film va vraiment trop loin dans le scénario ; un bidule extraterrestre protégé par des requins et en parallèle un espion qui veut le récupérer en tuant tout le monde, ce qui laisse de côté les requins pour un tiers du film (et c'est dommage parce que c'est pour ça qu'on regarde le film, on se moque complètement de l'histoire d'espionnage, ya bien assez de James Bond pour ça). Les stock-shot censés sauver la film par leurs images réelles sont trop répétitifs et le film contient trop d'incohérences pour que ce soit acceptable...